Les historiens pensent que Chauvigné a pour origine Calvinius qui possédait ce territoire à l’époque gallo-romaine, territoire bien situé près des voies romaines menant à Rennes, Avranches et Corseul.
Chauvigné et son église figurent dans des documents du XI ème siècle : le seigneur Gradelon légua à sa femme le moulin de Boismine, au bord de la Minette, moulin et ses redevances de mouture.
La seigneurie de Chauvigné appartenait sans doute d’abord à la baronnie d’Aubigné puis certainement à celle de Fougères. Le blason de la commune perpétue la mémoire de Raoul de Chauvigné (milieu du XIVème). Cette seigneurie devint ensuite la propriété de la baronnie de Bonnefontaine (Antrain) jusqu’à la Révolution (leur blason sculpté dans le granit d’une dalle de l’église en témoigne).
A Chauvigné, les seigneurs de la paroisse bénéficiaient de nombreux privilèges allant du droit de haute justice, au droit de foire 3 fois par an … Les obligations des sujets ne manquaient pas, même le prêtre devait « le jour du sacre du roi, offrir un chapeau de roses » à la dame de Bonnefontaine.
L’organisation administrative reposait sur le découpage en « 4 traits »(Brimblin, la Moisondais, la Rouairie et Coury), la vie essentiellement agricole s’organisait autour de manoirs.
Pour la vie religieuse, des chapelles et surtout la particularité d’avoir deux églises : l’actuelle église Notre-Dame existant dès le XIème mais reconstruite et agrandie à partir du XVIe et l’église du village de Saint-Georges existant déjà au XII ème. De cette dernière subsiste la superbe croix, gardienne de la mémoire des lieux .Son baptistère orne le chapitrè de l’église actuelle, plusieurs de ses pierres tombales forment un dallage à décrypter si vous en prenez le temps.
A Chauvigné, de nombreux ruisseaux sillonnent la campagne. Pendant des siècles, la Minette – affluent du Couesnon – a procuré une vie économique intense de la Sourde à Boismine . Ce cours d’eau a permis pendant des siècles de faire tourner des moulins à farine de blé, de sarrasin, et des moulins à papier réputés.
A partir du XIX ème siècle, désenclaver les hameaux, relier le bourg de Chauvigné à la gare de Tremblay, ces projets n’ont abouti qu’au prix de travaux très fastidieux. La construction des écoles ainsi que les travaux d’adduction d’eau, d’électricité puis de téléphone dans les années 1950 à 1970 – apportant la modernité pour tous – ont été des étapes dont on a du mal à mesurer l’importance. Dernières nouveautés : la téléphonie mobile, internet et la fibre optique
Si vous prenez le temps de flâner, les vieilles pierres vous raconteront la mémoire des « picaous » qui les ont taillées et celle des générations qu’elles ont abritées. Le patrimoine bâti en granit (le cadastre napoléonien en témoigne) a toujours été réparti sur toute la commune et de belles restaurations en témoignent aujourd’hui.
Le patrimoine végétal, aussi bien agricole que naturel, est varié. Les chemins creux heureusement préservés en partie, la mise en valeur – bâtie et végétalisée- des propriétés et le fleurissement du bourg agrémentent les promenades.